Fuyant les sanctions internationales, plusieurs oligarques proches de Poutine ont trouvé refuge en Israël, où pour l’instant ils ne sont pas inquiétés financièrement. Leur aliyah dorée pourrait même bénéficier à la société israélienne, se réjouissent certains.
Pendant les premières heures de la guerre en Ukraine, un vent de panique a soufflé depuis la Russie vers Israël, où l’aéroport Ben Gourion a été la scène d’un étrange ballet aérien. En 10 jours, 14 jets privés y ont atterri en provenance de Moscou. Leur point commun : tous appartiennent à des oligarques, cette clique de multimilliardaires proches de Vladimir Poutine, qui ont fait fortune dans l’ombre du Kremlin. Certains sont descendus de leurs jets pour s’installer dans leur résidence de Césarée ou Herzliya ; d’autres y ont seulement fait atterrir leur avion pour le mettre à l’abri sur le sol israélien.
Car ce n’est pas tant la brutalité de l’invasion russe qui les a amenés à se réfugier en Terre promise que les sanctions sévères prises par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Union Européenne, le Canada et l’Australie à leur encontre. Entre le gel de leurs avoirs et la saisie de leurs biens, leurs pertes s’élèvent à 73 milliards d’euros rien que pour la première semaine du conflit. Roman Abramovitch, le plus célèbre d’entre eux, a ainsi vu sa fortune fondre subitement et a dû renoncer à la présidence du club de football anglais de Chelsea. Son Gulfstream G650 a été le premier à se poser à Tel-Aviv peu après le déclenchement de la guerre.